Le Green Deal ; une bonne affaire

Équipe ProPopulus

Le Green Deal de la Commission européenne offre une grande opportunité pour l’industrie forestière et il est temps d’en saisir l’occasion. Tel était le message principal du colloque de l’Institut européen des forêts «L’avenir des plantations forestières en Europe», qui s’est tenu à Bruxelles le 17 décembre. Le nouveau président du ThinkForest, Janez Potocnik, chargé d’introduire et de conclure la réunion, a évoqué les opportunités auxquelles le Green Deal donne droit, mais a souligné que son succès dépendra de la manière dont l’angle social y sera intégré.

Janez Potocnik – Simon Pugh images

La nouvelle approche qu’implique le Green Deal européen en termes de politique forestière pour l’UE était le leitmotiv de l’événement, car il esquisse les grandes lignes pour aborder et relever les défis climatiques et environnementaux auxquels l’Europe – et le monde – sont confrontés. Selon les termes de la communication de la Commission européenne, le Green Deal européen dessine une «nouvelle stratégie de croissance qui vise à transformer l’UE en une société juste et prospère, avec une économie moderne, économe en ressources, et compétitive où il n’y a pas d’émissions nettes de gaz à effet de serre après 2050 et où la croissance économique est découplée de l’utilisation des ressources ».

Lors de l’événement de l’EFI, Mihail Dumitru, de la DG Agriculture et développement rural de la CE, a expliqué le rôle de la politique agricole commune, l’importance des forêts pour la durabilité et les priorités climatiques de l’UE, et leur statut dans la réalisation des principaux objectifs de l’UE dans le Green Deal.

L’un des points forts de la réunion a été la présentation par le professeur Peter Freer-Smith, Université de Californie Davis, des conclusions de l’étude EFI : Plantations forestières en Europe: challenges et opportunités, qui a souligné le rôle clé des forêts de plantation pour répondre aux demandes du marché et diminuer la pression sur les forêts naturelles.

Selon l’étude, qui peut être téléchargée gratuitement ici, «en Europe, les surfaces de plantations forestières augmentent, ainsi que la proportion de bois rond et autres services écosystémiques», et il existe des preuves scientifiques que les plantations gérées de manière durable comme partie intégrante du paysage ont un énorme potentiel «pour répondre aux priorités politiques émergentes de l’Europe».

L’événement a été complété par un ensemble de discussions autour de 4 thèmes majeurs :

1) La perception du public, en terme d’image,  vis-à-vis des  plantations, qui s’est améliorée au cours des cinq dernières années mais qui est bien meilleure dans l’hémisphère sud.

2) La nécessité d’une gestion intégrée, permettant une production efficace et rentable de bois tout en préservant les écosystèmes. En outre, pour permettre le développement socio-économique, il faut la création de valeur partagée pour les communautés, la restauration des terres dégradées et déboisées et la contribution à l’atténuation du changement climatique.

3) La nécessité d’un plus grand partage des terres en mettant l’accent sur les paysages multidimensionnels, rendant la foresterie rentable par le soutien et l’expertise d’autres acteurs,  à côté des ingénieurs forestiers, comme les architectes paysagistes, les écologistes et les sociologues. Le concept de conservation des terres pour réduire la pression sur les forêts naturelles était également un élément du débat.

4) Le bois comme substitut à d’autres matériaux.

L’accent doit être mis sur les avantages de l’utilisation du bois comme ressource, son potentiel en tant que puits de CO2 et sa renouvelabilité. Ensuite, pourquoi il est nécessaire de récolter du bois.

Les actions prioritaires sur la façon de mettre en œuvre des plantations durables dans le futur ont été discutées, particulièrement sur l’importance de l’apprentissage social et les nombreux défis que pose le travail avec les petits propriétaires forestiers dans les zones où la foresterie n’est pas rentable. Dans ces cas, l’intégration des services écosystémiques à la production de bois est sans aucun doute le défi majeur.

Pour continuer à discuter sur ces questions, et d’autres, sur le Green Deal de l’Europe : par exemple ce que  signifie la politique forestière européenne et comment cela se passera  après 2020, EFI organisera le prochain séminaire ThinkForest le 18 mars 2020 à Bruxelles. Réservez la date : les inscriptions seront ouvertes début février.

Que se passe-t-il

Tags

Catégories