GFS, changement climatique et défi démographique

L’équipe de ProPopulus,

Bien qu’il existe une matrice d’opinion répandue qui postule que l’intervention dans les forêts et les montagnes n’est pas compatible avec la préservation de la biodiversité, « la vérité est que la gestion durable des forêts (GDF) est essentielle pour maintenir et améliorer les habitats de diverses espèces et plantes, ainsi que pour lutter contre le changement climatique et relever le défi du dépeuplement des zones rurales. »

Telles sont quelques-unes des conclusions des experts ayant participé à la conférence Treeconomics : « Le bois dans une économie durable », organisée par ProPopulus et sponsorisée par ING, qui a eu lieu à Madrid à la fin du mois de juin dernier.

Antolino Gallego est coordinateur du projet LIFE Bois pour l’avenir « Restauration des peupliers de la Vega de Grenade pour promouvoir la biodiversité et la séquestration du carbone à long terme par le biais de bioproduits structurels » et professeur à l’Université de Grenade. Il a expliqué qu’on identifie actuellement « 70 types d’oiseaux vivant dans les peupliers de la ville de Grenade, dont 80 % nichent dans les peupliers ».

Table ronde : Impact social, économique et environnemental des forêts en Espagne, avec David Álvarez García, directeur exécutif, Ecoacsa comme modérateur et la participation d’Inés González Doncel, vice-doyenne du Collège officiel des ingénieurs forestiers et coordinatrice de la plateforme Juntos por les Bosques ; Francesc Cano, directeur adjoint du transfert, Centre de sciences et technologies forestières de Catalogne et Antolino Gallego, professeur de physique appliquée à l’E.T.S. d’Ingénierie du Bâtiment, Université de Grenade. (De gauche à droite)

M. Gallego n’a pas mâché ses mots en soulignant que « les administrations doivent comprendre que la gestion durable des forêts permet au contraire d’augmenter la biodiversité et la rend plus durable dans le temps. »

Pour sa part, Inés González Doncel, coordinatrice de la Plateforme « Ensemble pour les Forêts » (Juntos por los Bosques), a souligné que « la plupart du temps, les fonctions des écosystèmes forestiers sont confondues avec les services qu’ils rendent à la société. » Elle a posé la question de savoir si les bénéfices générés par les forêts sont bien quantifiés tout en démontrant la nécessité de chiffrer leur valeur.

Santiago Saura, conseiller à l’internationalisation et à la coopération de la mairie de Madrid, a souligné l’importance des forêts urbaines pour les citoyens, tant du point de vue de l’environnement que des loisirs et de la santé. Il a expliqué que la mairie de Madrid encourage le projet de forêt métropolitaine, qui vise à créer un anneau forestier et écologique autour de la ville de Madrid grâce à la plantation de 450 000 arbres, pour laquelle 22 millions d’euros ont été budgétés en 2022.

Un élément clé dans la lutte contre le changement climatique

Pour sa part, Ana Belén Noriega, secrétaire générale de PEFC Espagne, a indiqué que la gestion durable des forêts « est essentielle dans la lutte contre le changement climatique ».

Ana Belén Noriega, secrétaire générale de PEFC Espagne

Le bois contribue à atténuer le changement climatique en stockant le carbone, a expliqué Noriega, mais aussi « en raison de l’effet de substitution d’autres matériaux polluants par le bois comme alternative durable. » Elle a souligné la nécessité de créer une stratégie de gestion durable des forêts visant à maintenir et à augmenter les stocks de carbone.

Elle a également souligné l’importance de la certification, à la fois des forêts (qui permet d’assurer qu’elles sont gérées correctement et conformément à des exigences environnementales, sociétales et économiques exigeantes), ainsi que de la chaîne de contrôle (qui garantit la traçabilité des produits dérivés du bois et de leur origine).

« La traçabilité et la consommation responsable aident, elles sont indispensables, à maintenir les forêts et à favoriser une économie durable », a-t-elle conclu.

Francesco Cano, directeur adjoint du transfert au Centre des sciences et technologies forestières de Catalogne, a pour sa part, indiqué qu’actuellement seuls 19 Mm3 de bois sont extraits des forêts alors que celles-ci s’accroissent de 46 Mm3. « Nous accumulons plus de 25 Mm3 cubes », a-t-il déclaré. Cela a un effet négatif dans la mesure où « nous avons de plus en plus de stress hydrique, non seulement à cause de l’augmentation des températures mais aussi parce qu’il y a trop d’arbres dans les forêts dans les têtes de bassin. » L’amélioration de cette situation passe par une stratégie de gestion forestière qui permette d’alléger les masses forestières pour optimiser leurs conditions de croissance.

Les populations rurales sont essentielles au maintien des forêts

Marta Corella, maire d’Orea, a revendiqué le rôle des populations rurales en tant que gardiennes des forêts et de leurs ressources et a souligné qu’elles sont en danger d’extinction. Sans les villes, a-t-elle déclaré, « il n’y aura pas de paradis et il n’y aura pas d’avenir. La nature n’a pas du tout besoin de nous, et elle continuera avec ou sans nous ».

Elle a souligné que pour qu’il y ait une « transition écologique, équitable et durable », il est essentiel de reconnaître cette réalité, de gérer les zones forestières avec la collaboration des populations, de compenser le travail rural et de modifier la législation en l’adaptant aux besoins réels.

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